Ecrire à la main et au crayon : Dans « Les lettres d’A l’est d’Eden », Steinbeck écrit le journal de son roman. Il parle aussi de sa façon d’écrire : il ne peut écrire qu’à la main et au crayon. Ce ne sera qu’une fois le livre achevé qu’il s’occupera du « tapuscrit ». Il achetait les crayons par quatre douzaines. Voici un petit extrait qui fait réfléchir sur tous ces romans, ces grands romans, qui ont été écrits à la main : « Le taille-crayon électrique peut sembler une dépense inutile mais je n’ai jamais rien utilisé qui m’ait été d’une aide aussi précieuse. Pour tailler le nombre de crayons que j’utilise chaque jour, je ne sais pas combien, mais au moins soixante, les tailler à la main serait non seulement trop long, mais me fatiguerait. J’aime les tailler tous à la fois et je n’ai plus à le refaire de la journée. » (1) Dans la très belle édition de ce livre aux éditions Seghers, on peut voir un fac-similé d’une page manuscrite. C’est émouvant.
Au fur et à mesure du printemps : Les belles-de-nuit surgissent de terre. Les lauriers-roses fleurissent. Les dahlias sont tout épanouis. Les bougainvillées se déploient. Les plumbagos se font repérer. Les acanthes sont prêtes. Les agapanthes se préparent.
(1) John Steinbeck, Les lettres d’A l’est d’Eden, traduit de l’anglais par Pierre Guglielmina, Ed. Seghers, Paris, 2023, p. 68
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Ecrire à la main et au crayon, au fur et à mesure du printemps.
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Le repas du midi et après.
Plusieurs autour de la table.
Les plats vont et viennent.
Malgré le travail et ses contraintes d’horaires, on prend le temps de se poser.
On parle tranquillement de tout et de rien.
On n’oublie pas de rappeler les couleurs du ciel le matin même à l’aube et de donner des nouvelles des dernières plantations.
Après le café et le départ des uns et des autres, il faut ranger et c’est ce merveilleux moment du début de l’après-midi, quand tout est calme et qu’il est l’heure de monter dans le bureau pour écrire.
On écrit quelques lettres ou mails et quelques pages, d’abord à la main.